Articles de laurence-chenou
Stage "Contes et mathématiques"
Le samedi 23 novembre 2024, j'aurai la joie d'animer aux côtés de Jean Porcherot, conteur et formateur aux Ateliers de la rue Raisin à Saint Etienne, une journée de pratiques et de réflexion sur le thème "Contes et mathématiques".
Voici le descriptif de cette journée:
Samedi 23 novembre 2024
Journée de pratique et de réflexion animée par Laurence Chenou professeur de mathématiques et conteuse et Jean Porcherot conteur 9h30-16h30. Journée ouverte aux conteurs et aux enseignants non-conteurs, intéressés par cette nouvelle approche.
Donner du sens à la recherche est un enjeu fort pour l’apprentissage des mathématiques. Le conte merveilleux pourrait-il ouvrir une piste vers cet objectif ? Allier le conte et les mathématiques peut aider l’enseignant à capter et à maintenir l’attention, à motiver les enfants à entrer dans l’aventure qu’est la résolution d’un problème, et à leur donner en même temps quelques clés langagières pour structurer leur pensée. A travers des mises en situation pratiques et des parties théoriques, le stage préparera enseignants et conteurs à monter et animer des projets autour du conte et des mathématiques.
Infornations et inscriptions :
Ateliers de la rue Raisin 16 rue Raisin 42000 Saint-Étienne
04 77 32 76 54
Colloque de l'IREM de Brest
Le 22 mai 2024, j'ai eu la chance d'être invitée par l'IREM de Brest pour le colloque annuel de l'IREM. Le thème de la manifestation était "l'Oral en mathématiques".
Le matin avait lieu une conférence de Nicolas Grenier Boley, didacticien des mathématiques pour le laboratoire André Revuz de Rouen. Elle portait sur les interactions entre enseignants et élèves et en classe, et les liens avec les mathématiques. Sujet passionnant, et qui a mis en regard l'enseignement en classe, (les conteurs diraient basé sur une communication directe), d'une part, et d'autre part les capsules vidéos, diffusées sur le net, qui pour être de qualité, ne peuvent permettrent ces interactions ni ces moments de "proximité", qui sont développés dans les travaux de Vygotski. Pratiquer ces échanges actifs dans cet espace créé entre enseignant et élèves, c'est aussi faire le "pari du sens", et c'est un pari loin d'être neutre.
En effet, quelle est l'utilité de continuer à enseigner les théorèmes de Thalès et de Pythaore au collège, à des élèves qui, pour une grande majorité, ne les utiliseront jamais, si ce n'est, justement, d'apprendre à raisonner? Et pourquoi apprendre à raisonner quand une somme raisonnable de "savoir-faire" pourraient suffire ? Peut-être parce que sans le raisonnement, les "savoir- faire sont privés de sens et trouvent très vite leur limite. Peut-être parce qu'apprendre à raisnner, c'est former des hommes et des femmes libres et capables de penser par eux même ?
L'après mid j'ai eu la chance et l'honneur de proposer deux ateliers sur ma pratique des contes et des mathématiques. 2à participants étaient inscrits à chaque atelier. Des énigmes, de la complicité, quelques calculs au sein d'une histoire de défi amoureux.
J'espère avoir donné envie à mes interlocuteurs d'introduire un peu plus le conte oral dans leurs pratiques en classe.
Je remercie chaleureusmeent l'IREM de Brest et plus particulièrement Christophe Cuny pour cette invitation et la richesse de cette journée d'échanges.
Café contes au Remue-Méninges
Le 19 mars 2024
Le remue-Méninge, c'est un café associatif stéphanois qui organise un tas de belles choses, dont le "café contes" mensuel. De belle sopprtunités de rencontres, l'occasion de raconter (pour un public bien souvent averti), mais aussi d'écouter et d'échanger.
12 soldats en 6 rangées de 4
Dans la pratique du conte oral, il arrive que l'on voie, chez un élève, la parole "en construction": le jeune hésite, cherche ses mots, finalement les trouve, et peu à peu sa parole devient plus fluide. C'est toujours un moment précieux: à ce moment là, les autres écoutent toujours très attentivement, si intensément que le temps semble suspendu.
A travers l'énigme des 12 soldats, on assiste cette fois à une autre construction: D'essai en essai, la pensée prend forme et s'élabore. Là aussi les élèves sont concentrés, attentifs à ce quefait l'autre et à ce que sa proposition apporte comme progrès.
En image :
Poésie mathématiques
Les mathématiques sont parfois détestées, réduites à être "utiles" : si vous voulez embêter un prof de maths, demandez lui "a quoi ça sert?".
Vraiment, a quoi cela peut-il servir d'apprendre les théorèmes de Thalès et de Pythagore ? A pas grand chose dans le quotidien pratico-pratique, factuel, dans lequel la société a tendance à nous enfermer, mais peut-être à former le raisonnement.
Quoi qu'il en soit, elles ont passionné, fasciné écrivains et poètes... Et oui !
Ci après un poème de Guillevic:
Parallèles
On va, l'espace est grand,
On se côtoie, on veut parler,
Mais ce qu'on se raconte,
L'autre le sait déjà.
Car depuis l'origine,
Effacée, oubliée
C'est la même aventure.
En rêve on se rencontre,
On s'aime, on se complète.
On ne va pas plus loin,
Que dans l'autre et dans soi.
Les Euclidiennes
Guillevic ( 1907-1997)
9 cubes
Merci à K. N, élève de 3eme, pour cette énigme :
On dispose de neuf cubes, indiscernables au toucher.
8 sont en fer, le dernier est en plomb, (donc plus lourd).
Comment, avec exactement 2 pesées, trouver le cube de plomb ?
Contes et Maths 2024, C'est parti !
Contes et Maths 2024, c'est parti !
Nouvel environnement, nouveau collège, nouveaux défis!
Deux classes de 6eme impliquées, et deux écoles primaires.
12 soldats
Quand la fille du paysan veut bien épouser le prince, mais à la condition que pour le jour de leurs noces, il fasse défiler 12 soldats, rangés en 6 rangées de 4.....
Le mariage aura-t-il lieu ?
4 triangles équilatéraux
Comment faire 4 triangles équilatéraux avec 6 craies ?
Cette énigme est toujours pour moi un moment magique. Les élèvent tentent, cherchent, et surtout, chacun observe le raisonnement des autres.
La solution est là:
Le théorème du perroquet
En 1998, Denis Guedj, mathématicien et romancier, publiait"Le théorème du Perroquet".
Ce fut le premier ouvrage à me mettre sur la voie. Denis Guedj a d'ailleurs participé à une fête du livre de Saint Etienne (et sans aucun doute à bien d'autres). Il nous a quitté en 2010.
Dans une interview pour le magazine "Tangente", il explique : "Les maths sont l'une des plus belles avantures de l'esprit. Elles sont Histoire et histoires, et ces histoires ne concernent pas seulement les mathématiciens, mais les mathématiques elles même".
Dans ce livre, les héros vont partir pour une quête qui nous menera au coeur de la recherche mathématique.
A lire absolument et à faire lire.
Les deux cyclistes et la mouche
Les deux cyclistes et la mouche
Voici.
Deux villes A et B sont distantes de 100 Km
Un cycliste part de la ville A et va vers la ville B en roulant à la vitesse constante de 50 Km/h. Un deuxième cycliste part de la ville B et va vers la ville A en roulant lui aussi à 50km/h.
Une mouche, qui pour sa part vole à 60 Km/h, va sans arrêt du nez du premier cycliste au nez du deuxième.
Quand les deux cyclistes se rencontrent, combien de km aura fait la mouche ?
Sieste contée
C'est la deuxième sieste contée que j'organise au collège du portail rouge. Les élèves sont venus plus nombreux, mais des enseignants sont aussi venus partager ce moment convivial.
Un joli moment de partage autour du thème de l'apparence, avec à l'honneur Nasredine (et son fameux manteau) et Peau d'Ours, conte de Grimm que j'aime beaucoup.
Revue des IREM
C'est une belle reconnaissance de mon travail.
"Pour faire des maths il faut savoir parler français". c'est une phrase de ma professeure de maths de terminale, Mme O. Boos, que je n'ai jamais oublié (comme je n'ai pas oublié non plus Jean Porcherot, mon professeur de Français du collège). Ils ont semé sur mon chemin des graines qui m'ont aidé à me construire et à surmonter les épreuves.
En mathématiques la compétence "communiquer" a une part non négligeable, et on commence à s'apercevoir - ou peut-être à mettre en pratique- que la maitrise de la langue et la logique qui lui est inhérente y occupent une place centrale. L'épreuve du "Grand Oral" en mathématique a levé bien des problématiques.
Je suis très fière de cet article. Je salue l'équipe des IREM qui m'a vraiment aidée à peaufiner et corriger mon style et la forme générale de mon propos, et tous ceux qui m'ont accompagnée dans ce cheminement.
article-cle-en-main-revue-des-irem-oct-2023.pdf (390.94 Ko)
Contes et mathématiques
"Les mathématiques sont la poésie des sciences ", disait Léopold Sédar Senghor.
Si les mathématiciens adhèrent en général à cette formule, il n'en n'est pas toujours de même pour les collégiens. Les motiver, leur donner le goût de l'effort et la volonté de chercher sont des challenges sans cesse à renouveller.
Le conte oral a, parmi d'inombrables qualités, celles de captiver l'attention, d'enrichir le vocabulaire et la syntaxe, mais aussi de créer suffisament d'émotions pour que celui qui écoute puisse se projeter à la place du héros et souhaiter vivement son succès. Dans les projets que je propose, et que j'expose dans cet ouvrage, les adolescents sont amenés à entendre des histoires, mais aussi à résoudre des problèmes à la place du héros, avant des restituer les contes, les problèmes et leurs solutions, devant un public.
Je mène ces projets en sixième depuis sept ans. A chaque fois je suis emerveillée par l'investissement des élèves, les petits miracles qui se produisent lorsqu'ils deviennent solidaire, travaillent ensemble et mettent leur talents personnels au service du groupe.
Alors, n'hésitez plus, procurez vous ce livre ici : TheBookEdition
Spectacle à l'association Culturelle Rugloise 28 juin 2023
Avec Digitus Novem et Agnès Raboutet.
Spectacle de Contes et musique pour l'Association Culturelle Rugloise, le mercredi 28 juin dans les nouveaux locaux de l'acr'opole.
Contes, légendes revisitées et animations musicales.
Quel art est-il
Avec l'équipe des conteurs de l'Aigle, pour le festival de la médiathèque.
"Quel Art est-il ", spectacle commun sur l'art.
Un beau moment de partage.
Contes à la maison Jaune, Pontgoin.
Le 17 aout à Pontgoin, la Maison Jaune a acceuilli une séance de contes pour enfants.
Un public attentif d'enfants et de parents, dans un lieu associatif atypique et novateur.
Article "La Grande Oreille"
La Grande Oreille propose de découvrir les contes dans toute leur diversité (contes de tradition orale, mythes, légendes, contes urbains et contemporains, récits de vie…) et sous toutes leurs formes (spectacles de conteurs, conte comme outil d’éducation en milieu scolaire ou en bibliothèque, conte en milieu hospitalier…)
Un artile y a été consacré à mon manuel à l'automne 2021. Le voici :
il n'y a pas de pensée sans mots
Texte de Christophe Clavé:
"…La disparition progressive des temps (subjonctif, passé simple, imparfait, formes composées du futur, participe passé…) donne lieu à une pensée au présent, limitée à l’instant, incapable de projections dans le temps. La généralisation du tutoiement, la disparition des majuscules et de la ponctuation sont autant de coups mortels portés à la subtilité de l’expression..."
"Moins de mots et moins de verbes conjugués c’est moins de capacités à exprimer les émotions et moins de possibilité d’élaborer une pensée.
Des études ont montré qu’une partie de la violence dans la sphère publique et privée provient directement de l’incapacité à mettre des mots sur les émotions.
Sans mots pour construire un raisonnement la pensée complexe chère à Edgar Morin est entravée, rendue impossible. Plus le langage est pauvre, moins la pensée existe.
L’histoire est riche d’exemples et les écrits sont nombreux de Georges Orwell dans 1984 à Ray Bradbury dans Fahrenheit 451 qui ont relaté comment les dictatures de toutes obédiences entravaient la pensée en réduisant et tordant le nombre et le sens des mots. Il n’y a pas de pensée critique sans pensée. Et il n’y a pas de pensée sans mots. Comment construire une pensée hypothético-déductive sans maîtrise du conditionnel ? Comment envisager l’avenir sans conjugaison au futur ? Comment appréhender une temporalité, une succession d’éléments dans le temps, qu’ils soient passés ou à venir, ainsi que leur durée relative, sans une langue qui fait la différence entre ce qui aurait pu être, ce qui a été, ce qui est, ce qui pourrait advenir, et ce qui sera après que ce qui pourrait advenir soit advenu ? Si un cri de ralliement devait se faire entendre aujourd’hui, ce serait celui, adressé aux parents et aux enseignants : faites parler, lire et écrire vos enfants, vos élèves, vos étudiants.
Enseignez et pratiquez la langue dans ses formes les plus variées, même si elle semble compliquée, surtout si elle est compliquée. Parce que dans cet effort se trouve la liberté. Ceux qui expliquent à longueur de temps qu’il faut simplifier l’orthographe, purger la langue de ses ‘’défauts’’, abolir les genres, les temps, les nuances, tout ce qui crée de la complexité sont les fossoyeurs de l’esprit humain. Il n’est pas de liberté sans exigences. Il n’est pas de beauté sans la pensée de la beauté.»